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Cantine scolaire à l’EPP Zoungodo-Dotinkanmè: Les femmes Jésugnon prennent le lead pour subvenir aux besoins en équipements

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(Un moulin et des ustensiles de cuisine déjà offerts)

Dans un contexte où les hommes sont presque absents à leurs côtés dans la gestion de la cantine scolaire à l’Ecole primaire publique (EPP) de Zoungodo-Dotinkanmè, les femmes du groupement Jésugnon prennent leurs responsabilités en tant que mères pour s’approprier de la cantine et contribuer à sa pérennisation. Après des ustensiles de cuisine entre autres apports, elles ont offert cette année un moulin à condiment et projettent répondre à d’autres besoins en équipements modernes de cantine scolaire dans cette école. Elles y arrivent sur fonds propre sans l’apport d’aucun partenaire public comme privé.

Chaque matin de classe, à l’école primaire publique de Zoungodo-Dotinkanmè, commune d’Ifangni dans le département du Plateau au Bénin, il faut qu’un enseignant abandonne ses écoliers pour aller moudre les condiments à Kitigbo à trois kilomètres de l’école pour la cantine scolaire. Cette page difficile dans la gestion du programme de cantine scolaire dans cette école est désormais du passé depuis quelques semaines. 

C’est à l’actif du groupement Jésugnon constitué de 22 femmes du village. Ceci, au grand soulagement du directeur de l’école. « C’était une grande surprise. Je ne m’y attendais pas. On était dans le besoin parce que pour moudre les condiments, il faut qu’on aille à Kitigbo, à 3 kilomètres d’ici. Ce sont les enseignants qui vont moudre les condiments. L’enseignant qui part, il y a toujours des flottements dans sa classe. Mais depuis, ce calvaire est terminé ; on n’a plus besoin de laisser les enfants pour aller faire cette course chaque matin », se réjouit le directeur Sévérin Hounsounou.

Sévérin Hounsounou, directeur de l’EPP Zoungodo-Dotinkanmè

Il témoigne de ce que ces dames ne sont pas à leur premier coup. Né il y a 4 ans suite aux conseils du médiateur cantine aux femmes cuisinières dans le cadre du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) dans cette école, ce groupement a déjà fourni plusieurs ustensiles de cuisine et autres apports pour le bon fonctionnement de la cantine. Ce sont des femmes qui ont pris le lead pour la pérennisation du programme de cantine scolaire dans cette école, à en croire le directeur. « Ces dames honorent notre école. Avec leur appui, la cantine fonctionne normalement.  Depuis longtemps, elles faisaient pas mal de choses pour l’école. Je ne sais pas quel esprit anime et motive ces dames à faire tout ceci pour l’école.», affirme le directeur.

La source de leur financement

Aux dires de Victorine Gbèhokèadan, porte-parole du groupement, elles sont engagées parce que conscientes des retombées d’un programme de cantine scolaire dans leur école et sur leurs enfants. « Avec l’arrivée de la cantine, nous n’abandonnons plus nos activités pour revenir à la maison à midi pour s’occuper du repas de nos enfants. Eux aussi ne sont plus obligés de parcourir de longue distance entre l’école et la maison chaque midi sous le soleil pour aller manger. Depuis nos lieux de travail, nous sommes rassurées qu’ils ont de quoi manger à midi, qu’ils vont bien se reposer, seront encadrés pour réviser les leçons et reprendront en pleine formes les cours dans l’après-midi. », explique leur porte-parole.

Victorine Gbèhokèadan, porte-parole du groupement Jésugnon

Victorine Gbèhokèadan révèle qu’elles sont parties juste d’une souscription hebdomadaire de 25 F puis d’une épargne de 200 F par membre pour arriver à ces réalisations. « Dans le regroupement, nous donnons 25 F chacun par semaine pour la cantine. En fin d’année nous payons des récipients de cuisine chaque année. En plus des 25 F, nous faisons aussi une épargne de 200 F pour s’octroyer entre nous du crédit afin de ne pas être en manque de capital pour nos activités génératrices de revenus. Quand nous avons réuni les intérêts de ces crédits et les cotisations de 25 F pour cette année, nous avons décidé de payer un moulin à condiment vu le besoin.», expose-t-elle. 

Le moulin leur a coûté 100.000 F Cfa. Elles sont déterminées à ne pas s’arrêter en si bon chemin conscientes des autres besoins de l’école. « Il y a beaucoup de choses dont manquent encore l’école pour la cantine scolaire. Par la grâce de Dieu nous allons encore payer un moulin à grains », annonce la porte-parole. Elles font aussi du maraîchage pour fournir du légume à la cantine.

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