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Promotion du paradigme scientifique africain : Le Prof. Yélindo Patrick HOUESSOU prône l’arrimage des systèmes éducatifs à l’environnement culturel 

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 « Pour une promotion du paradigme scientifique africain ». C’est sur ce thème qu’a porté la conférence animée par le Professeur Yélindo Patrick HOUESSOU, Enseignant au Département des Sciences de l’Education et de la Formation, vice-recteur de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) chargé des Affaires académiques. Elle s’est déroulée le Mardi 28 Mai 2024 dans l’amphi Etisalat de l’UAC  à l’intention  des étudiants de l’Ecole Nationale des Sciences et Techniques  de l’Information et de la Communication (ENSTIC) de l’UAC.

Dans sa communication, l’Enseignant-Chercheur a démontré avec des images et documents à l’appui comment toutes les disciplines scientifiques ont une  antériorité  africaine. « Nous ne le savons pas parce que les manuels scolaires pédagogiques avec lesquels nous avons tout le temps évolué, n’ont pas permis de faire ce recentrage historique » révèle-t-il.  

En apportant donc des informations relatives à cet état de fait, il a fait cas de toutes les disciplines qui s’enseignent aujourd’hui à travers les systèmes éducatifs africains. Pour lui, cela ne concerne pas que les sciences sociales telles que la philosophie, l’histoire, la littérature……, mais aussi les sciences dures comme les mathématiques, la médecine, l’astronomie et les sciences qui  permettent d’explorer l’espace.  

Cependant, il n’a pas occulté de reconnaitre les améliorations qui ont suivi les premiers travaux de recherche des africains. «  Je ne dis pas qu’il n’y a pas de contribution  que les autres  populations de l’humanité aient apporté. Ce n’est pas le discours. Mais c’est juste que dans tous les enseignements que l’on fait, il y a une sorte de l’occultation de l’apport que l’Afrique est pu avoir au niveau de ces sciences ». La communication vise donc à mettre une lumière sur cela et surtout à dire qu’il ne s’agit pas aussi de rester dans le  passé, mais pétri de ces connaissances, les pays africains peuvent aussi aller loin d’autant qu’il y a un certain nombre de preuves qui attestent que de tout temps dans un passé pré colonial, colonial et postcolonial, il y a toujours des attestations de manifestations du génie africain. Donc, à l’ancienne corde, il faut toujours tisser la nouvelle ».

Les manuels scolaires en « procès »

En procédant donc à cette restitution, l’enseignant des sciences de l’Education  espère que les manuels scolaires auxquels nous avons  à faire à la maternelle, au primaire, au secondaire et à l’université  puissent être réappréciés et choisis à dessein. Car, affirme-t-il, « c’est un secret de polichinelle de dire que notre système éducatif est arrimé à son environnement culturel. La majorité  des réflexions, des enquêtes menées le montrent. Donc, ce n’est plus un secret pour personne que notre système éducatif est presque un tissu  culturel  importé. Or, il faut pouvoir l’arrimer à notre environnement culturel » .

Pour corriger le tir, le conférencier trouve la nécessité de s’orienter vers un certain nombre de documents dont on ne nous parle pas souvent, et vers un certain nombre de chercheurs qui exposent ce que nous avons pu apporter  de façon intrinsèque à la science et ce que nous pouvons continuer à apporter.

L’Occident et le financement du système éducatif béninois

« Déjà, les statistiques nous renseignent que les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) financent une infirme partie de notre système éducatif. Donc en grande partie, c’est nous-mêmes qui finançons notre système éducatif. Donc les changements dépendent de nous. Je pense que  Cheick Anta Diop qui avait raison de dire que : ‘’ A âmes égales, la vérité triomphe toujours ‘’ ». Par cette déclaration, le Professeur Yélindo Patrick HOUESSOU  fait savoir que le Bénin peut aller vers cette révolution intellectuelle qui vise faire changer les mentalités. Pour y arriver, il estime qu’il faut un engagement et une volonté commune comptant sur ses forces et ce qui existe déjà. « Nous devons nécessairement nous armer de sciences. Et nous ne pouvons le faire si nous restons juste sur une seule lecture de l’histoire  d’autant plus qu’on a, pas mal de chercheurs et d’historiens qui nous ont montrés  qu’il y a une certaine falsification de cette histoire que nous apprécions » recommande l’universitaire.

Pour finir, l’enseignant chercheur pense qu’il faut revoir profondément nos manuels scolaires et nos systèmes éducatifs. « J’en appelle aux autorités au-dessus de moi, pour qu’elles soient convaincues que si nous voulons   une reprise en mains de nos sociétés, si nous voulons que nos jeunes aient un peu plus de fierté à être africains et à rester dans leur pays, je crois que l’un des piliers  sur lesquels nous devons véritablement nous attarder, est le piler éducatif, le changement des contenus afin qu’ils puissent être éduqués autrement. ». C’est donc dire que « Si on doit corriger notre système éducatif, la documentation existe déjà ». La notion d’enseigner doit donc être réinventée pour le bonheur des futurs cadres africains et le développement du Continent.

Au terme de la communication, le Directeur de l’ENSTIC, Professeur Ferdinand KPOHOUE a salué la qualité de la communication qui vient comme un outil d’éveil scientifique pour les professionnels de l’information et aux acteurs du système éducatif béninois.

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