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Projection du film « Le Père de Nafi » à « Wà Cinéma »: De la prévention contre le radicalisme et les violences

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Le long métrage « Le Père de Nafi » du réalisateur sénégalais Mamadou Dia était à l’écran géant en plein air au complexe culturel Le Centre de Lobozounkpa dans la nuit du vendredi 7 avril 2023. C’était le rendez-vous cinématographique « Wà cinéma » qui a lieu chaque  premier vendredi du mois dans ce centre.

Yonti, dans une petite ville au Sénégal, deux frères Ousmane et Tierno sont en déphasage. Radical, l’un revenu d’Europe, veut être plus puissant et veut tout décider à la place de l’autre modéré, resté pour prendre les fonctions d’Iman de leur père après son décès. Ils sont divisés autour du mariage entre leurs fils Tokara et Nafi qui eux, veulent vivre leur mariage dans la modernité, la liberté. Dans leur règlement de compte, l’église (l’islam) est utilisée par des extrémistes comme levier de pouvoir pour prendre le contrôle de la ville. 

Ousmane soutenu par Bassa, rebaptisé Abdallah, apporte dans la petite mosquée construite par leur grand-père les liasses de billets sous prétexte « pour améliorer la ville, garder les enfants et les mettre dans le droit chemin ». Tierno n’hésite pas à rejeter cette offrande. Entre les deux, ce sont deux visions aussi de la religion qui s’opposent : une religion radicale et une religion tolérante. Dans cette division double, Tokara et Nafi n’arriveront pas à sauver leur amour. Il se tracent comme chemin, la fuite vers Dakar pour les études. Mais ils sont repris. Tokara est abattu mais Ousmane aussi. 

La trame de « Le Père de Nafi » est une similitude des situations que l’auteur, dans son travail de journaliste, a vues au Mali et au Nigéria mais qu’il transporte à Yonti, une ville de son pays. Même-si, ce n’est pas encore un cas vécu à Yonti, l’auteur estime que cette ville comme tout autre, aussi pacifique qu’elle soit pour le moment, n’en est pas pour autant épargnée. Il faut susciter le débat pour prévenir. 

C’est là, entre autres, l’intérêt de la protection de ce film pour les cinéphiles de Le Centre. Prévenir de comment des gens qui veulent prendre le contrôle d’une ville peuvent utiliser la religion comme un levier de pourvoir, en se cachant derrière des actions sociales. Prévenir de comment la radicalisation des positions déchire la société depuis le noyau qu’est la famille et donne accès aux violences physiques et armées. 

Même si le réalisateur de ce film refuse de vouloir donner des leçons et des solutions, on comprend qu’il oriente quand même vers la tolérance. On l’aperçoit déjà à travers le titre de l’œuvre; « Le Père de Nafi ». Le Père de Nafi incarne dans ce récit, la modération, la tolérance, le pardon. Le cinéphile sort un peu plus éveillé contre les appâts des extrémistes cachés derrière le coran ou la tradition, car contrairement à l’apparence, il n’y était pas question de foi mais de pouvoir et d’argent. Il sort aussi avec l’appel à la tolérance et à la consolidation du tissu familial, noyau de la société.

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