Les locaux de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) à Cotonou ont servi de cadre à un café de discussion sur la migration, développement, vulnérabilité et responsabilité le lundi 19 décembre 2022. Une activité de toute une série organisée par la Plateforme Multiacteurs de la Migration au Bénin en collaboration avec la FES. Elle rentre dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la migration chaque 18 décembre et de la semaine du migrant du 15 au 23 décembre 2022.
L’opinion publique s’imprègne désormais de la contribution de la migration dans le domaine économique, social et culturel au Bénin. Après la projection du film documentaire sur la traite des enfants suivi de panel de discussion sur l’état d’application des textes communautaires sur la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO le vendredi 16 décembre 2022 à la bourse du travail de Cotonou, la communauté des migrants vivants au Bénin s’est retrouvée à la fondation Friedrich Ebert Siftung (FES) le lundi 19 décembre 2022 pour donner de la voix sur la problématique de la migration et du développement. « C’est une question qui interpelle tous les acteurs de la migration », nous apprend Cléopâtre Larry représentante de la PMB. Au détour d’un café de discussion sur le thème « migration développement vulnérabilité et responsabilité », les panélistes Abdel Aziz Ousmane, commissaire, chef service des frontières à la direction de l’émigration et de l’immigration (DEI), Mauriac Ahouangansi, gestionnaire des projets, représentant de la diaspora, Simon Adébayo Dinan, maire de Pobè et Abdoul Karim Gado, secrétaire général du haut conseil des Nigériens du Bénin ont montré l’utilité de la migration dans le développement d’un pays. Ce cadre d’échange offert par la PMB et la FES résulte du constat des différentes formes de vulnérabilité auxquelles sont assujettis les migrants. « Bien que la migration soit pour beaucoup une expérience enrichissante, beaucoup de personnes sont exposées à des questions de violations des droits de l’homme, de discrimination, d’exploitation et de marginalisation. Des gens travaillent dans la clandestinité et n’osent pas se plaindre et sont souvent privés de leurs droits et de leur liberté fondamentale », fait constater Iris Nothother, représentante résidente de la FES au Bénin. C’est une situation due au manque de politique efficace et surtout de mécanisme concret garantissant le progrès des migrants au niveau national, ont relevé les pannélistes.
Il est à noter que les responsabilités sont partagées dans la vulnérabilité des migrants. Les migrants se sont pas toujours en règle et les formalités administratives ne sont pas aussi mince affaire. Pour inverser la tendance, chacun doit jouer sa partition et d’ores et déjà le maire de la commune de Pobè, Simon Adébayo Dinan, président de l’Association Béninoise des Communes Frontalières (ABCF) a lancé un appel pour que les conditions soient favorisées afin qu’un accueil chaleureux soit réservé aux migrants. « Nous sommes tous des frères, nous devons faire en sorte que les migrants puissent se sentir chez eux », a-t-il laissé entendre. Il est souligné que, même s’il reste beaucoup à faire, le Bénin est un bon élève en matière de politique de migration dans l’espace CEDEAO.
Dieudonné Mègbléto
