La nouvelle relative à la dissolution du Fonds des arts et de la culture (FAC) au Bénin prononcée en Conseil des ministres du mercredi 19 octobre 2022 était l’un des sujets de la rencontre entre le ministre du tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola, et les acteurs culturels le vendredi 21 octobre dernier à Cotonou. Le ministre s’est expliqué sur le nouveau fonds annoncé par le Conseil des ministres et s’est prononcé sur des inquiétudes des acteurs culturels à ce propos.
« La dissolution du FAC ne signifie pas la fin du financement du secteur ». Selon le ministre du tourisme, de la culture et des arts, les acteurs culturels n’ont aucune raison à s’inquiéter à cause de la dissolution du Fonds des arts et de la culture (FAC). Face aux acteurs culturels dans l’après-midi du vendredi 21 octobre 2022 dans la salle VIP de son ministère à Cotonou, Jean-Michel Abimbola a exposé que derrière cette décision, c’est plutôt la quête d’efficacité et d’efficience dans le financement du secteur pour l’éclosion des Industries culturelles et créatives (ICC).
L’autorité a rapporté que le gouvernement n’a pas l’impression que les milliards culturels investis depuis 2008 dans le secteur des arts et de la culture aient eu des impacts positifs au niveau des ICC. Même-si le fonds a dû impacter des personnes individuellement pour des projets, il est à se demander, si ces personnes sont arrivées à une autonomine pour pouvoir désormais se financer sans que le gouvernement ne leur apporte toujours des béquilles.
Pour le ministre, le gouvernement a décidé suite à ses analyses de trouver un nouveau mécanisme de financement du secteur en créant alors le Fonds de Développement des Arts et de la Culture qui nécessite la dissolution du FAC. A travers ce nouveau fonds, il est question de rendre le mécanisme de financement plus souple et efficient et surtout permettre à tous ceux qui ont une industrie culturelle de prospérer. « Le gouvernement tient à ce qu’il ait une éclosion des ICC dans le pays ; nous voudrions qu’il y ait de la création d’emploi et de la richesse », a rapporté le ministre du tourisme, de la culture et des arts. Il défend que ce sont ces ICC qui vont créer les marchés qui, à leur tour, vont permettre aux artistes de vivre de leur métier.
Pas un guichet social de distribution d’argent aux artistes
Dans ce nouveau mécanisme, Jean-Michel Abimbola a été clair sur ce que ce fonds ne sera pas. « Ce n’est pas un fonds d’aide aux artistes ou social pour les artistes. Ce n’est pas un guichet de distribution d’argent aux artistes », a-t-il indiqué. « C’est pour permettre le développement de la culture béninoise ; c’est un fonds pour l’éclosion des industries culturelles » a-t-il persisté. Il a fait savoir que ce nouveau fonds fonctionnera avec des règles transparentes et équitables avec des grilles très simples de lecture. A l’en croire, « ce ne sera pas une structure lourde avec 10, 40, 50 personnes mais une ligne qui va permettre de répondre aux requêtes – des acteurs culturels- à condition que ces requêtes soient en phase avec les lignes du gouvernement ». Aussi, le ministre a-t-il informé que tout le financement ne peut plus être à fonds perdus.
Dans les échanges qui ont suivi l’exposé du ministre, les acteurs culturels ont exprimé des inquiétudes relatives entre autres, aux dossiers de financement qui étaient en instance à l’ex-FAC. A ce propos, l’autorité a renseigné de ce que le liquidateur déjà nommé par le Conseil des ministres a l’obligation de faire la dissolution des dettes. « Ce qui sera reconnu comme dette sera payé », a rassuré le ministre. Notons qu’outre la problématique de financement du secteur de la culture et des arts, la rencontre a porté aussi sur le rappel des grandes lignes des projets et réformes en cours dans le secteur.