Entre autres activités génératrices de revenus et de pérennisation du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) au Bénin, les femmes du groupement Jésudégbé à Gangban dans la vallée de l’Ouémé entament l’élevage de la caille. C’est en réponse aux besoins en protéine pour enrichir le repas dans les écoles à cantine de la zone et à la demande sur le marché local. La vision, c’est de contribuer au PNASI mais aussi de parvenir à l’autonomisation financière des membres du groupement et d’autres femmes de leur communauté en général.
Exerçant seulement dans le maraîchage et la transformation du manioc en gari depuis un an, le groupement de femmes Jésudégbé dans l’arrondissement de Gangban, commune d’Adjohoun, ajoute une nouvelle corde à son arc. Autour du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI), elles transforment le défi lié aux besoins en protéine en opportunité. Depuis environs trois semaines, le groupement a entamé l’élevage de caille. C’est avec 27 oiseaux acquis après une souscription entre elles avec l’appui du directeur de l’école. Elles s’organisent en trio pour s’en occuper par rotation.
Ce lundi 27 mai 2024, elles vendent le premier plateau de 30 œufs à l’Epp Lowé Houénoussou. Ces œufs sont servis aux enfants de la maternelle et du Cours d’initiation (CI) sur un plat de pâte rouge en ce premier jour de semaine. « C’est un début. Elles n’en ont pas encore suffisamment sinon on allait prendre pour toutes les classes », informe Dieudonné Houndjo, le directeur de l’école. Le plateau de 30 œufs est livré à 1000 FCFA.
Fournir un œuf par jour pour chaque enfant dans une vingtaine d’écoles
« L’idée derrière cette initiative, c’est d’avoir déjà au moins 1000 têtes de volaille et de parvenir à assurer un œuf par enfant chaque jour de classe à l’école de Lowé Houénoussou et de pouvoir aussi en livrer à toutes les autres écoles à cantine de la zone. Elles sont une vingtaine.», informe Jaurès Mèlé, superviseur du PNASI dans la commune d’Adjohoun pour le compte de l’Ong FADEC. Il annonce que pendant les prochaines vacances dans quelques semaines, ces femmes vont redoubler d’effort pour accroître leurs capacités de production afin de pouvoir déjà servir l’Epp Lowé Houénoussou et quelques écoles dès la rentrée scolaire 2024-2025. Des discussions sont en cours pour des partenariats avec des producteurs d’œufs de caille dans la zone
De la microfinance
Les bénéfices de cette activité serviront d’une part à appuyer le programme de cantine scolaire dans cette école pour son fonctionnement quotidien mais surtout sa pérennisation. Elles serviront d’autre part pour fonds de caisse au groupement, à en croire la présidente Hélène Montcho. « A partir de ce qui reviendra à notre caisse, on va instaurer l’épargne et le crédit au profit des membres du groupement. Dans la mesure du fonds existant, on pourra ouvrir le service à d’autres femmes qui ne sont pas membres de notre groupement mais qui seront dans le besoin », indique la présidente. Elle se dit convaincue d’y parvenir parce que le marché d’écoulement de ces œufs existe et que la demande est forte, à l’en croire. « Le marché est là. En plus, les écoles à cantine scolaire constituent un grand marché », rassure la présidente.
« Cette initiative de production d’œufs de caille est tout un projet que nous allons les aider à réussir et porter très loin parce que non seulement ces œufs sont nutritifs pour nos enfants mais aussi l’activité permettra l’autonomisation de nos femmes », confie Robert Djossou, trésorier du comité de gestion de la cantine scolaire à l’Epp Lowé Houénoussou. Sage de la localité et conseiller du groupement, il se réjouit de la cohésion sociale et de la solidarité entre ces femmes qui selon lui, présagent de la réussite de ce projet né autour de la cantine scolaire.