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Enseignement supérieur : Le CAMES fait adopter un projet de directive régionale sur l’harmonisation des mécanismes nationaux et institutionnels pour l’assurance qualité et l’accréditation depuis Abidjan 

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La Concertation régionale sur l’assurance qualité et l’accréditation — initiée par le CAMES et soutenue par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et l’Université Senghor — s’est tenue les 5 et 6 mai 2022 à Abidjan. Les participants ont adopté un projet de directive régionale qui sera présenté à la 39e session du Conseil des Ministres qui se tiendra du 23 au 27 mai 2022 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.

Une quarantaine d’acteurs de l’assurance qualité — responsables d’Agences nationales, directeurs généraux de l’Enseignement supérieur et de la recherche des pays membres et représentants d’Institutions partenaires du CAMES se sont réunis à Abidjan les 5 et 6 mai 2022 pour une concertation. Cette rencontre régionale qui portait sur « l’assurance qualité et l’accréditation dans l’espace CAMES » visait à adopter un projet de directive régionale sur l’harmonisation des mécanismes nationaux et institutionnels d’assurance qualité, en phase avec le « Cadre panafricain d’assurance qualité et d’accréditation ».

Lors de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, à l’hôtel Palm Club à Abidjan, le Professeur Adama DIAWARA, Ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Président en exercice du Conseil des Ministres du CAMES a exprimé sa joie pour la tenue de ce cadre de concertation. L’assurance qualité, a-t-il dit, est un concept complexe multidimensionnel et évolutif. « Dans le domaine de l’Enseignement supérieur, il renvoie à l’adéquation des objectifs, l’excellence, la conformité à un référentiel, la dynamique d’une amélioration continue », fait remarquer le ministre.

Il ajoute que l’assurance qualité prend en compte à la fois le renforcement des capacités des systèmes nationaux, l’enseignement transfrontalier et la reconnaissance mutuelle de l’accréditation, la question de la méta-accréditation d’organismes d’accréditation à l’échelle internationale et mondiale, la mise en place de programmes internationaux d’assurance de la qualité et d’accréditation. « Pour les pays de l’espace CAMES, en particulier, elle intègre aussi une meilleure prise en charge de l’implémentation du système LMD qui ne saurait se faire dans un environnement de non-qualité institutionnelle », poursuit Adama DIAWARA.

Il ajoute que cette structure s’inscrit parfaitement dans le vaste chantier de transformation des systèmes d’enseignement supérieur et de recherche notamment par l’information, la sensibilisation et le plaidoyer auprès des décideurs politiques et des acteurs académiques, le renforcement des capacités des acteurs nationaux et institutionnels, l’accompagnement à la création de structures institutionnelles et nationales d’assurance qualité. Selon le Ministre, la rencontre d’Abidjan vise à trouver un consensus sur les développements actuels et futurs de l’assurance qualité et de l’accréditation qui constituent le cœur « de nos systèmes éducatifs ».

C’est pourquoi il a souhaité que la concertation puisse permettre de doter le CAMES d’une directive encadrant les pratiques d’assurance qualité et d’accréditation.

« Il ne s’agit pas, loin de là, d’uniformiser nos pratiques, encore moins de mise sous tutelle de quelque structure que ce soit – car la spécificité de nos pays et le niveau d’implémentation de la culture qualité en leur sein ne s’y prête pas – mais plutôt d’harmoniser afin que nous puissions renforcer le cadre politique régionale que représente le CAMES, dont nous sommes tous fiers », a-t-il dit

Le Secrétaire Général du CAMES, Pr Abou NAPON, a indiqué que la « Concertation régionale sur l’assurance qualité et l’accréditation dans l’espace CAMES » a pour objectifs de parvenir à un projet consensuel de directive régionale relative au mécanisme régional d’assurance qualité et d’accréditation dans l’espace CAMES ; un schéma régional pour l’harmonisation des pratiques de l’assurance qualité, notamment en matière d’évaluation et d’accréditation ; la proposition d’un mécanisme de financement des agences nationales.

Pour sa part, Dr Abdoulaye SALIFOU, représentant de l’UNESCO, a en substance fait savoir que le CAMES ne dispose pas encore d’un instrument juridique contraignant pour promouvoir et enraciner la culture d’assurance qualité dans son espace. « La concertation régionale de ce jour vient donc combler un besoin identifié par les États membres du CAMES. C’est pourquoi l’UNESCO s’associe et appuie l’avènement d’une directive CAMES sur l’assurance qualité et l’accréditation », a-t-il fait savoir.

Quant au Pr Ouidad TEBBAA, Directrice Régionale de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) en Afrique de l’Ouest, elle a soutenu que l’AUF a fait de l’assurance qualité un pilier de sa stratégie 2021-2025 et consacre un pôle de l’Académie Internationale de la Francophonie Scientifique qu’elle met en place, à ce pôle de la gouvernance et de l’Assurance qualité. L’AUF travaille depuis des années aux côtés du CAMES sur ce sujet et a notamment contribué à la mise en œuvre des référentiels CAMES de l’assurance qualité.

Selon Mme Ouidad TEBBAA, cette rencontre est stratégique à plus d’un titre. n effet, les enjeux de l’assurance qualité sont décisifs à l’heure de la massification de l’enseignement supérieur dans nos pays africains, à l’heure de la prolifération des offres de formation et de l’importance de plus en plus prégnante de l’enseignement supérieur privé. Comment garantir l’offre de formation ? Comment promouvoir la culture de l’évaluation ? Par ailleurs, à l’échelle internationale et particulièrement à l’échelle continentale, des initiatives comme celle de l’harmonisation de l’Assurance Qualité et de l’accréditation de l’Enseignement supérieur se développent à grands pas. Les Agences nationales d’assurance voient le jour et se consolident ici et là dans les différents pays quand ce ne sont pas des directions générales de l’Enseignement supérieur dédiées à l’Assurance Qualité ».

Par ailleurs, la Directrice régionale de l’AUF a fait savoir que « cette concertation permettra de réfléchir à la fois sur la complémentarité entre les agences nationales et les directions de la qualité, là où elles existent, dans le dispositif régional que promeut le CAMES », non sans manquer de préciser que l’AUF continuera d’œuvrer aux côtés du CAMES pour promouvoir cette culture de l’assurance qualité. Au cours de la cérémonie de clôture tenue le vendredi 6 mai 2022, le Professeur Adama DIAWARA, en sa qualité de Président en exercice du Conseil des Ministres du CAMES, a exprimé sa reconnaissance à tous les participants mobilisés pour cette consultation régionale.

« Vous venez de réussir la prouesse d’organiser une rencontre de haut niveau dont les résultats aideront le CAMES à repenser sa façon d’aborder, en tant qu’Agence-conseil aux États membres, les problématiques d’harmonisation des politiques d’assurance qualité. Cela se fera dans la mutualisation des ressources, des efforts et dans une parfaite synergie avec l’ensemble des parties engagées », s’est-il adressé aux participants.

Il a par, ailleurs, réaffirmé « l’engagement du Conseil des Ministres du CAMES à parachever le processus d’harmonisation des pratiques d’assurance qualité et d’accréditation dans notre espace sur la base des recommandations pertinentes de cette concertation. D’ores et déjà, je tiens à manifester le vif intérêt de la République de Côte d’Ivoire à s’approprier des conclusions fortes et intéressantes auxquelles vous êtes parvenues ».

En somme, la concertation, articulée autour de deux journées d’échanges et de partage d’expériences, s’est achevée sur une note de satisfaction de l’ensemble des participants qui ont adopté par consensus un projet texte de la directive régionale du CAMES, qui sera présenté au prochain Conseil des Ministres qui se tiendra du 23 au 27 mai 2022 à Kinshasa, en République démocratique du Congo.

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