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Cantines scolaires au Bénin : Tant de garde-fous pour garantir la qualité des vivres

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La qualité des vivres est l’un des indicateurs majeurs sur lequel le Programme alimentaire mondial (PAM) joue dans la gestion du Programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi) au Bénin à lui confié par le gouvernement béninois. Zoom sur le processus depuis l’achat jusqu’prélèvement journalier dans les écoles. 

Le riz, le maïs, le niébé, le sel, le pois jaune et l’huile constituent pour l’instant le panier alimentaire que le PAM fournit aux écoles dans le cadre du PNASI. Le riz, le maïs et le niébé sont payés sur le marché local ; le sel sur le marché régional puis le pois jaune et l’huile achetés sur le marché international. C’est en moyenne vingt mille (20.000) tonnes de vivres par an. « Tout ceci passe par une procédure très complexe », précise Désiré N’DA, le chargé des achats au PAM. L’ensemble de la procédure concoure au respect de la qualité des vivres. « Le PAM attache beaucoup de prix à la qualité parce que ce sont des enfants qui vont être servis. Il faut qu’ils reçoivent la bonne qualité respectant les normes du PAM et aussi les normes du Bénin parce que le Bénin aussi a ses normes qui sont parfois un peu plus strictes que les normes que nous avons au PAM », martèle le chargé des achats.

D’après ses explications, déjà les potentiels fournisseurs sont identifiés à travers des procédures de manifestation d’intérêt par un comité mis en place à cet effet. Ce sont ces derniers, une fois qualifiés pour être dans la base des fournisseurs du PAM sont invités à participer aux appels d’offres. « Il faut dire que nos appels d’offres ne se font pas comme on le fait par le passé sous pli fermé. Non ! Le PAM a innové. C’est à travers une plateforme électronique que les fournisseurs s’inscrivent. On les assiste pour l’inscription. On les forme. Et c’est à travers cette plateforme-là qu’on leur envoie l’appel d’offres et eux en répondant, nous ramènent l’appel d’offres. C’est pour sécuriser, pour la fiabilité et l’impartialité tout dans le processus », relève le chargé des achats. Ce processus permet de ne retenir que les fournisseurs les mieux adaptés qui ont l’expérience et qui ont les stocks de bonne qualité disponibles en quantité. 

Dans ce cadre, le PAM travaille en collaboration avec son Superintendant et un laboratoire accrédité par l’Etat béninois. « Après prélèvement des échantillons, on les transmet au laboratoire. Au Bénin, on travaille avec l’ABSSA -Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments, ndlr- qui se charge de tester, d’analyser et nous fournit les certificats pour dire que le produit est propre à la consommation humaine ou impropre à la consommation humaine », informe Désirée N’DA. L’ordre de livraison ou non est donné à chaque fournisseur selon le rapport du laboratoire sur son produit. 

Désiré N’DA, chargé de l’unité des achats au PAM

Le sort des vivres dans les magasins

Ces produits livrés sont stockés d’abord dans les entrepôts du PAM. « Nous en avons huit (8). 1 à Cotonou, Lokossa, Porto-Novo, Bohicon, Parakou, Kandi, Djougou et puis 1 à Natitingou », indique Joseph Assouto, chef de l’unité Logistique au PAM. La veille du PAM pour la qualité continue aussi au niveau des magasins. Ici, c’est surtout en lien avec la règle des 5M : Matières premières – Matériel – Main d’œuvre – Méthode – Milieu. « En ce qui concerne les matières premières et produits, il est important de s’assurer de la qualité des vivres dès réception, respecter la règle du FIFO (First-In, First Out), ne rien poser directement au sol, entreposer sur les étagères, ranger les produits liquides en-dessous des produits secs et recouvrir si possible, étiqueter les vivres et bien les aérer, les entreposer à l’abri de l’humidité et à une distance supérieure à 30 cm des murs et du sol », rapporte Eunice Nago Koukoubou, expert en nutrition et sécurité alimentaire au PAM. Ensuite, le dispositif est mis en place pour une protection contre les contaminations, la multiplication bactérienne et la recontamination. Cela passe par la vérification de l’intégrité des emballages à la réception (sac déchiré, poids non conformes, …), le fait de couvrir les produits stockés : couvercle, film, papier, …pour les protéger des contaminations et le fait de séparer les produits sales/propres, emballés/non emballés, allergènes/ non allergène, …

De ses magasins partent les vivres pour les écoles selon le plan d’allocation de vivres établi et signé par le PAM et le Ministère des enseignements maternel et primaire, à en croire le chargé de logistique.  A ce niveau, la veille est assurée autour des conditions de transport aussi. « Pour avoir ces transporteurs sur la liste restreinte, chaque année nous lançons l’avis à manifestation d’intérêt. Il y a un comité qui est mis en place par le Représentant résident, qui assure la régularité du dossier puis étudie les dossiers envoyés par ces transporteurs. Il ne suffit pas d’avoir des gros camions mais il faut avoir des moyens adaptés. On les visite pour voir s’ils sont capables, s’ils ont les moyens pour pouvoir faire ce travail très difficile », expose Joseph assouto, le chargé de la logistique.

Joseph assouto, le chargé de la logistique au PAM

Dans les magasins des écoles, le suivi pour la qualité est aussi de mise. Sous la supervision des ONG qui travaillent avec le PAM à la base et les responsables d’école, le même dispositif mis en place au niveau des entrepôts du PAM est observé dans les écoles. « La cantine scolaire dans mon école commence depuis le magasin. Il faut d’abord assurer une hygiène autour de l’entreposage des vivres dans le magasin ; on réalise une aération ; on évite que les vivres soient collés au mur puis on balaie tous les jours. », décrit Martin Magbondé, le directeur du complexe scolaire Tokoli dans la commune de Tori Bossito. Son souhait est que l’école puisse disposer d’un magasin dédié à la cantine scolaire pour se conformer davantage à ces mesures. Pour l’instant, les vivres sont stockés dans l’un des locaux de son bureau comme dans nombres d’écoles. Mais il est à noter que dans certaines écoles, le PAM a pu décrocher des partenariats avec des structures nationales et internationales qui y construisent des infrastructures de cantine scolaire dont les magasins puisqu’il s’agit pour lui d’un volet au cœur du processus qualité de la cantine. Tout ceci pour éviter la moindre erreur dans l’alimentation de ces plus de 650.000 enfants nourris à l’école sur le PNASI.

Blaise Ahouansè

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