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L’INMAAC sur scène: « Héritages », ces voies contagieuses contre le bradage des biens culturels

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Le département musique et art dramatique de l’Institut national des métiers d’art, d’archéologie et de la culture (INMAAC) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) à nouveau sur scène. Cette-fois ci, avec la pièce « Héritages », dans le cadre de son projet « Patrimoine en Lumière ». Ecriture de Dr Rose Ablavi Akakpo mise en scène par Robert Asdé, la pièce s’attaque aux délits contre le patrimoine culturel notamment la vente illicite des objets culturels. Elle a tout son intérêt dans son caractère communication et sensibilisation pratique pour la protection et la valorisation des éléments du patrimoine culturel du Bénin et de l’Afrique.

Sacrilège ! Consternation. Un jour noir. Une nuit opaque prend possession de la nature en plein jour dans le village. L’âme de Tado a disparu. Venue pour sacrifier à la tradition des libations matinales, la tante constate la disparition du « Assin Royal ». Une première. Qui a osé !?

L’instant théâtre de ce soir du jeudi 21 juillet 2022 dans l’ampli Elisalat sur le Campus d’Abomey-Calavi est autour de la vente illicite et à vil prix des biens culturels. C’est la représentation de la pièce « Héritages » de Dr Rose Ablavi Akakpo. La création dont la mise en scène porte les griffes de Robert Asdé entre dans le cadre du projet « Patrimoine en Lumière » du département musique et art dramatique de l’INMAAC à l’UAC. 

Dans un décor plein de symboles patrimoniaux inspiré de Bertin Sossa, les étudiants en musique et en art dramatique portent bien sur scène les tristes réalités du bradage du patrimoine culturel africain en général. Un jeune homme, arrière fils du fondateur du royaume de Tado, censé prendre soin de l’héritage, le liquide sous prétexte de ce que la famine s’est emparée de son foyer et qu’il devrait aussi répondre aux finances à la maternité pour sa femme enceinte. Le « Assin Royal » est cédé à 7 milles FCFA, un objet à valeur mystique qui sera source d’importante devise dans le pays étranger. A la réunion de crise convoquée par le roi sous l’arbre à palabre, le crime sera découvert de même que l’initiation d’un couple blanc dans un couvent.  

Pour couper le mal depuis sa racine 

Le premier acte déjà de ce spectacle montre juste où l’auteur a plongé sa plume pour aborder la question. Dr Rose Ablavi Akakpo dans ses inspirations explore la source du drame que constitue la vente illicite des biens culturels. C’est entre autres, l’ignorance de la valeur de ces biens. Cet aspect mis en lumière dans la création est la base de tout le phénomène, selon le professeur Adrien Huannou. « Est-ce que nous savons ce que vaut notre culture ? Celui qui vend, c’est parce qu’il ne connait pas la valeur. C’est ça notre gros problème. L’âme d’un peuple n’a pas de prix.», soutient le professeur. 

Face à ce nœud, la sensibilisation est primordiale, à en croire l’enseignant. « Héritages » vient à point nommé à cet effet. Le spectacle contribue vraiment à la sensibilisation, dira Dr Paul Akogni, directeur du patrimoine culturel du Bénin, après avoir été très attentif au texte, selon son témoignage. Soutenant que le théâtre est un meilleur moyen de communication, l’actuel directeur de l’INMAAC Romuald Tchibozo promet œuvrer à ce que ce spectacle tourne dans plusieurs milieux. 

Et si la commission de la CEDEAO s’en servait ?

Une belle coïncidence. « Héritages » portée sur scène en ces temps-ci s’inscrit dans les mouvements de promotion, défense et valorisation des cultures en cours sur le continent africain et portés surtout par les Etats. Cette première représentation de la pièce sur le campus d’Abomey-Calavi est intervenue le soir de la première journée de la réunion 2022 du comité régional de suivi du plan d’action 2019-2023 de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le retour des biens culturels africains à leurs pays d’origines. La réunion de Cotonou a permis de préparer le symposium international sur les restitutions, prévu en octobre prochain à Dakar au Sénégal. « Héritages » apparaît comme un acte sur les discours de la dynamique pour la reconnexion des peuples africains à leurs histoires, à leurs mémoires, à leurs cultures pour qu’ils puissent vivre enfin de la richesse de leurs patrimoines. 

Sa diffusion pourra ‘’produire’’ beaucoup d’adeptes ou fidèles conscients de ce que représente chaque élément du patrimoine culturel pour non seulement la mémoire mais aussi pour le développement socio-économique des pays. Les protégés de Dr Rose Ablavi Akakpo et de Robert Asdé embarqués pour sonner la trompette « ne jamais négliger la culture », annoncent qu’il y a une lueur d’espoir. « Nous retrouvons notre âme perdue. Les objets culturels, cultuels et archéologiques sont de véritables mines d’or qui, bien mis en valeur, peuvent générer des devises pour notre pays », sensibilisent-ils. 

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