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Réponse d’urgence conjointe du PAM et du HCR au Nord-Bénin: Des impacts tangibles sur 24.655 personnes vulnérables

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(Déjà plus de 682 millions de francs CFA transférés)

La réponse d’urgence conjointe du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) en appui au gouvernement béninois pour apporter une assistance monétaire aux personnes déplacées internes et aux réfugiés accueillis dans les départements de l’Atacora et de l’Alibori au Nord-Bénin a porté les fruits escomptés. Les chiffres et les constats de terrain présentés lors de la première journée de l’atelier de capitalisation en cours depuis mercredi 17 janvier 2023 à Parakou en témoigne.

L’assistance monétaire du PAM et du HCR aux ménages recensés par l’Agence nationale de protection civile (ANPC) et la Commission nationale chargée des réfugiés et apatrides (CNRA) visait à sécuriser et stabiliser ces ménages mais aussi à prévenir la détérioration de la situation nutritionnelle chez les enfants de 6 à 23 mois ainsi que chez les femmes allaitantes et les femmes enceinte au sein de ces familles. Dans une communication sur « en quoi à consister cette réponse conjointe et ce qui a été fait », Rolland Agbéssi, chargé des programmes d’urgence et des transferts monétaires au PAM/Bénin informe qu’il s’est agi d’une assistance basée sur un transfert monétaire programmé sur trois mois à raison de 58.000 FCFA par mois à chaque ménage. 

Dans la pratique, il y a eu des transferts supplémentaires de 1400 FCFA à chaque ménage où il y a eu un enfant de 0 à 23 mois et de 8400 FCFA dans les foyers où il y a une femme allaitante ou enceinte. L’opération s’est déroulée dans les communes de Natitingou, Tanguiéta, Toucountouna, Kérou, Péhunco, et Matéri pour le compte du département de l’Atacora. Dans l’Alibori, c’est dans les communes de Banikoara, Kandi, Ségbana, Karimama et Gogounou. 

Au bout de trois cycles de distribution, même si toutes les communes n’ont pas encore bouclé, Rolland Agbéssi indique que sur 5238 ménages recensés à travers l’ANPC et la CNRA, 4931 ménages ont été effectivement assistés pour un montant global de 682.998.906 FCFA au profit de 24.655 personnes. Le succès de l’opération est dû entre autres, à la coordination multisectorielle avec l’ANPC, la CNRA, le PAM, le HCR, les Ong, les autorités départementales, communales et locales.

Les chiffres à l’évaluation

Christian Ayédoun, en charge de l’évaluation de la sécurité alimentaire et du suivi des prix au PAM/Bénin

Cette opération a eu effectivement des effets positifs escomptés non seulement sur les bénéficiaires mais aussi sur l’ensemble des populations d’après les chiffres issus de l’évaluation présentés par Christian Ayédoun, en charge de l’évaluation de la sécurité alimentaire et du suivi des prix au PAM/Bénin. « L’effet attendu est clairement observé », a-t-il exposé dans sa communication sur « les effets de cette distribution sur les bénéficiaires ». 

Il fait savoir dans sa présentation que «l’assistance conjointe du PAM et du HCR a permis à ce que près de 90% des ménages puissent rehausser leur niveau de consommation » contre « environ 50% avant l’assistance» . Ce sont des ménages qui consomment régulièrement les aliments de base et qui consomment très souvent les aliments riches en protéines et les aliments riches en fruits, légumineuses, … La même tendance est observée au niveau des stratégies d’adaptation. Ce sont les comportements qu’adoptent les ménages lorsqu’ils manquent de ressources pour acheter de la nourriture ou lorsqu’ils sont en déficit de nourriture. « Avant cette intervention conjointe du PAM et du HCR, nous avons environ 10% des ménages qui n’adoptent pas de stratégies c’est-à-dire ces ménages avaient de la disponibilité. Donc le reste, près de 90% adoptaient des stratégies c’est-à-dire, ils empruntent de la nourriture ou bien vendent des équipements du ménage pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Nous avons des stratégies basées sur la consommation alimentaire c’est-à-dire le fait que le ménage emprunte, le fait qu’il diminue la quantité de la nourriture des adultes au profit des enfants ou bien le fait qu’il consomme les aliments moins préférés. Mais après la réponse conjointe, nous avons observé à travers les données collectées qu’environ 80% des ménages n’adoptent plus des stratégies. Donc nous sommes passés de 10% à 80% », a-t-il fait observé. 

Des participants à l’atelier de capitalisation

Sur l’indice « sécurité alimentaire» qui découle d’un ensemble d’indicateurs dont la consommation alimentaire, les stratégies, les dépenses alimentaires, … Christian Ayédoun rapporte qu’avant la réponse du PAM et du HCR, seulement 4% des ménages affectés (réfugiés, déplacés internes) étaient en sécurité alimentaire globale. « Après la réponse, nous avons observé que environ 90% des ménages sont en sécurité alimentaire désormais », a-t-il mentionné. « Du coup, on peut dire sans risque de se tromper que l’assistance a porté ses fruits et donc cela a permis d’éviter aux ménages d’adopter des stratégies néfastes et de pouvoir hisser leur niveau de consommation », a-t-il résumé. 

Pour aller plus loin

« Nous avons vu déjà les effets sur le terrain. Des vulnérabilités ont été réduites à une certaine mesure. Que ça soit sur le plan alimentaire ou de la résilience ou de la scolarité, ces ménages qui ont pu bénéficier de cette assistance ont pu régler ces problèmes », confirme Zakari Boukary, Maire de la commune de  Tanguiéta. « Ces ressources ont permis à ces personnes d’avoir une alimentation acceptable et une nutrition maitrisée pour les enfants et également pour les autres membres de la communauté. Je tire un coup de chapeau au gouvernement et à tous les partenaires à savoir le PAM, HCR et autres» renchérit le maire de la commune de Banikoara, Bio Sarako Tamou.

Le maire de la commune de Banikoara, Bio Sarako Tamou

Il va falloir, au-delà de l’assistance, trouver des actions durables pour la résilience, souhaite Alain Yarou Kora, conseiller communal à la mairie de Kérou. « À  présent, il faut œuvrer pour que ces ménages ne dépendent pas de ces fonds. Comment faire pour que ces ménages soient autonomes parce qu’on ne peut pas les assister à vie ?», interroge le maire Zakari Boukary. Il pense qu’il faut « trouver le mécanisme pour que ces ménages soient autonomes à travers l’emploi, les activités génératrices de revenus». « Si possible, leur trouver de champs, les accompagner dans les premières années pour avoir des récoltes suffisantes», suggère-t-il.

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