C’est à Le Centre à Lobozounkpa que l’association Germes de Pensées a posé ses valises le samedi 11 février 2023 dans le cadre de ses voyages de diffusion de sa création autour de la pièce « Sœurs d’ange ». C’est une écriture de Afi Gbegbi mise en scène par Mariame Darra. La scène d’une heure de ces trois veuves apparait une mission de vulgarisation de clés pour l’efficacité contre les Violences faites aux femmes et pour l’émancipation de la femme.
Au cimetière autour de la tombe de « Le ». Les trois veuves dans un costume « Agodjié » se retrouvent une fois encore pour briser le silence, briser les liens patriarcaux, porter la voix des sans voix, donner de la voix… Même but, même objectif, même vision. Elles s’engagent et se battent pour leur émancipation, une vie autre que celle d’une violence conjugale, d’une privation de liberté, d’un mariage précoce, d’un mariage forcé, etc. Dans le combat, pourtant pour la même cause, leurs discours et chemins ne seront pas tout le temps en phase. Parfois chacune d’elle prend son chemin pour y arriver en vain. Quelquefois à deux mais toujours le même sort. Aussi, leur engagement et courage s’heurtent-t-ils parfois à des mystères. Elles arriveront finalement à trouver la clé d’un nouveau départ de vie de femmes épanouies.
« Sœurs d’ange » produit à Le Centre par l’association Germes de Pensées transcrit sur scène, la vie de la femme qui pleure et saigne au fond d’elle parce que piégée depuis la naissance, parce que vivant un quotidien fait de mariage précoce, mariage forcé, viol, harcèlement, mutilation génitale, etc. Cette femme dont les rêves s’évanouissent dans un système de marchandisation. Il y est question des conditions de la femme et de ses ressentis.
Les « Sœurs d’ange » manifestent avec force la place de la femme, celle qui est la vie, le bonheur, l’or, l’arbre de vie. Les trois veuves réclament une communauté sans violence. Dans ses aspects, la pièce communique et sensibilise entre autres, sur la nécessité d’une synergie d’énergie autour du combat contre les violences faites aux filles et aux femmes (VFF) et pour l’épanouissement de la femme. Ces trois veuves ne sont arrivées à briser la barrière que lorsqu’elles sont allées comme une force unique contre le mur.
Cette création sonne aussi comme un cadrage du discours autour du combat. On sort de ce spectacle avec la leçon de boucher les discours réflecteurs de faiblesse et d’une guerre contre un sexe, notamment le masculin. « Sœurs d’ange » se révèle un bon outil dans un contexte où parfois, certains discours dans le féminisme, plutôt que de fédérer les énergies au profit des droits de la femme, créent l’émiettement des forces, et ce, dans une confusion du contenu des concepts. « Ce sont les thématiques mêmes qui portent à confusion parce qu’il y a beaucoup qui défendent ou qui portent des thématiques dont ils ignorent tout de la signification. Si vous parler d’égalité, ce n’est pas la même chose que équité, ce n’est pas la même chose que parité, ce n’est pas la même chose que ‘’on est ensemble’’ », indique la metteuse en scène. « On n’est pas en guerre contre les hommes. Ce n’est pas du tout une guerre. Ce que nous militons ici, c’est un couple, c’est main dans la main. Il faut que le couple soit vraiment soudé. C’est une question de ‘’vivons ensemble bien’’. C’est, ‘’on se complète et chacun à sa part de responsabilité’’. Ce n’est qu’ensemble on peut le faire », défend-t-elle. « La féministe que Mariame Darra qui est la metteuse en scène de ce spectacle est, c’est celle-là qui demande de fédérer les énergies, de composer ensemble. », ajoute-t-elle.
Avec cette création, l’association Germes de Pensées compte offert des occasions et cadres d’échanges autour des thématiques abordées. Ce qui justifie l’option d’ouvrir une phase d’échanges avec le public à la fin de la représentation. « Nous nous battons pour diffuser. Notre rêve, c’est de diffuser ce spectacle le maximum possible, que beaucoup de personnes voient, que beaucoup de personnes s’expriment, qu’on échange avec beaucoup de personnes par rapport aux différentes thématiques qu’on a abordées dans le spectacle », indique la metteuse en scène engagée à travers ses créations pour les droits et la protection de la fille et de la femme.